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temps, de ne pas oublier d’ éteindre la lumière en sortant
ou d’aider ses proches à mener leur vie du mieux possible.
Mais ce n’est pas tout.
Grâce à leur goût pour les mots, les sorciers peuvent aussi
acquérir la maîtrise du Discours, le langage magique qui
sert à décrire les choses et les êtres bien plus précisément
que n’ importe quel dialecte humain. Or, ce qui peut être
décrit avec exactitude peut aussi être préservé. Ou renforcé.
Ou affranchi de ses entraves, encouragé à exprimer tout
son potentiel. Un sorcier sait déclencher la croissance
d’un objet inanimé ou d’une créature vivante, mais aussi
l’ interrompre. Il sait aussi les convaincre de changer de
forme. Grâce au Discours, il peut ralentir la mort, ou la
bannir pour un temps, comme le Pouvoir Solitaire qui l’a
engendrée à l’origine. Création, préservation, destruction,
transformation – il s’agit toujours de persuader la matière
de se comporter selon son désir. Le Discours en est la clé.
Nita prit le temps de réfléchir.
Autrement dit, à condition de
savoir très exactement à quoi on a affaire, on peut le modeler sans
problème. C’est un peu comme mon télescope : quand il débloque,
puisque je le connais par cœur, je sais le réparer en deux minutes.
Mais avoir un contrôle pareil sur le vivant… sur le monde entier,
même…
Elle inspira un bon coup avant de se replonger dans
le livre. Elle commençait à mieux cerner de quoi il retournait.
Le pouvoir du Discours connaît bien sûr une limite insur
montable : l’existence même de la mort. Pour reprendre
les propos d’un célèbre sorcier Émérite, « l’entropie aura
forcément raison de nous ». En dépit de tous nos efforts
