28
      
      
        dressaient de part et d’autre de la chaussée, Sophie balaya du
      
      
        regard une rue étroite, bordée d’arbres. Ils avaient atterri à un
      
      
        pâté de maisons de chez elle. Elle renonça à demander à Fitz
      
      
        comment il connaissait son adresse.
      
      
        Les yeux levés vers le ciel, il toussa d’un air contrarié.
      
      
        —
      
      
        C’est trop d’espérer que les humains parviennent à éteindre
      
      
        une poignée d’incendies avant que la fumée ne pollue la planète
      
      
        entière, on dirait !
      
      
        — 
      
      
        Ils y travaillent, lui assura Sophie, mue par un étrange
      
      
        besoin de défendre son monde d’adoption. Et puis, ce ne sont
      
      
        pas des feux ordinaires ! Le pyromane a utilisé on ne sait quel
      
      
        agent chimique, du coup les flammes sont blanches et la fumée
      
      
        a un parfum un peu sucré.
      
      
        D’ordinaire, les incendies estivaux donnaient à la ville une
      
      
        odeur de barbecue. Mais cette fois, on eût dit de la barbe à papa
      
      
        fondue – un arôme plutôt agréable d’ailleurs, n’eussent été les
      
      
        démangeaisons oculaires des habitants et la cendre qui tombait
      
      
        en pluie du matin au soir.
      
      
        —
      
      
        Des pyromanes… marmonna Fitz, songeur, avec une
      
      
        bonne dose de réprobation dans la voix. Vraiment étrange, ce
      
      
        besoin de voir le monde brûler !
      
      
        —
      
      
        Ça, tu peux le dire… reconnut-elle.
      
      
        Elle aussi s’était demandé ce qui pouvait pousser quelqu’un
      
      
        à tout détruire par les flammes. Elle doutait qu’il existe une
      
      
        réponse valable à cette question.
      
      
        Fitz tira l’éclaireur argenté de sa poche.
      
      
        —
      
      
        Tu t’en vas ? demanda Sophie.
      
      
        Elle se mordit la lèvre. Pourvu qu’il n’ait pas remarqué le
      
      
        tremblement dans sa voix !
      
      
        — 
      
      
        Je dois consulter mon père pour déterminer la voie à
      
      
        suivre. S’il le sait lui-même, d’ailleurs… Personne ne s’attendait
      
      
        à ce qu’on te retrouve enfin.